Les personnels de l’Education Nationale (PE, AESH, PLP, …), représentant 18 établissements du 1er et du 2nd degré, réunis à l’initiative de la FNEC FP-FO 14 dans le cadre de la préparation de la Conférence nationale du 17 novembre considèrent que la situation de maltraitance des élèves et des personnels confrontés à l’inclusion systématique et au manque de soins ne peut plus durer ! La pédagogie ne peut en aucun cas se substituer aux soins !

Ils décident de rendre publique la situation dramatique qui est la leur.

Ils font le constat de :
1) Les personnels et les parents sont démunis face à l’inclusion scolaire systématique d’élèves en situation de handicap.

2) L’inclusion scolaire qui était perçue au départ dans les établissements comme une possibilité et une chance pour l’élève est vécue désormais comme un problème, pour les élèves, les familles, les personnels.

3) La détresse des élèves, des familles et des personnels crée souffrance, tension, sentiment d’abandon et augmentation de la charge mentale.

4) La suppression de la formation sur temps de travail pour les personnels (aussi bien enseignants qu’AESH) ajoute une charge en plus des missions classiques. Cela va à l’encontre de leur besoin de formation.

5) Les personnels et les parents sont désarmés lorsqu’ils sont confrontés au déni de la situation de leurs enfants ce qui met en danger l’enfant.

6) Le manque voire l’absence de matériel adapté (c’est même le cas en IME !), le manque de place dans les structures, les moyens insuffisants pour aider les élèves.

7) Le transfert de charge et de responsabilité de cette inclusion scolaire sur les AESH et les personnels, accompagné d’une forte culpabilisation.

8) Les AESH ont trop d’élèves en responsabilité dans le Calvados, alors qu’officiellement il est question de 3 élèves. Cette moyenne ignore les élèves non notifiés ou en cours de notification qui sont pourtant attribués aux AESH.

9) Le parcours du combattant du parent d’élève pour faire reconnaître le handicap de son enfant et le coût financier du suivi (ergothérapeute, orthophoniste, etc.)

10) La paupérisation de tous les personnels, et en particulier des AESH, auxquels on demande de plus en plus de travail pour adapter leur aide et auxquels on confie de plus en plus d’élèves sans le prendre en compte dans leur rémunération.

11) La pénurie d’infirmières et de médecins scolaires.

12) De plus en plus d’interventions qui relèvent du médical et de la sécurité des élèves sont à la charge des AESH, AED et des enseignants ce qui pose un problème de responsabilité et de surcharge de travail.

13) Le non-respect des effectifs maximum règlementaires en SEGPA et ULIS.

14) L’augmentation du temps de travail consacrée aux tâches au détriment de la continuité pédagogique de la classe administratives

Ils ont pris connaissance des annonces du président Macron lors de la Conférence Nationale Handicap.

A ces déclarations, et aux mesures de l’Acte 2 de l’école inclusive, ils opposent les revendications suivantes :
 La défense de l’enseignement spécialisé
 Le maintien et le développement des établissements médico-sociaux ;
 L’arrêt de la culpabilisation des personnels pour lesquels l’administration laisse entendre que les compétences professionnelles sont insuffisantes : la pédagogie ne peut en aucun cas se substituer aux soins !
 L’ouverture de places en dispositifs spécialisés (ULIS) et adaptés (SEGPA), et le respect impératif des seuils ;
 Le recrutement d’enseignants spécialisés formés et l’ouverture de postes (RASED, ULIS, SEGPA, IME, ITEP…) avec le maintien des missions d’aide ou d’accompagnement des élèves pour les AESH ;
 L’abandon des PIAL et des futurs PAS ;
 Le rétablissement de l’aide humaine individualisée ;
 Un statut de fonctionnaire d’Etat, un vrai salaire pour les AESH, et une formation de qualité et adaptée ;
 Le retour à une formation spécialisée par options A B C D E F G telles qu’elles existaient auparavant, le rétablissement des heures de formations supprimées et l’augmentation des départs en formation CAPPEI à hauteur des besoins ;
 La prise en compte des élèves notifiés MDA, dans les calculs d’effectifs des classes.

Les personnes réunies décident :
 De dresser l’état des lieux de l’inclusion scolaire systématique des élèves en situation de handicap dans le Calvados à partir de l’enquête et des témoignages et interventions recueillis lors de la réunion de ce jour,
 De recenser les difficultés et les revendications formulées lors de la réunion, de les porter auprès de l’Inspection académique et du rectorat dont la responsabilité est pleine et entière dans ce dossier. Elles invitent les collègues dans les réunions syndicales et dans les écoles et établissements à s’associer à ces demandes.
 De remplir les fiches du registre santé sécurité au travail (RSST)
 D’organiser une conférence de presse pour rendre publique la situation dramatique de l’inclusion scolaire à marche forcée des élèves en situation de handicap dans le département du Calvados,
 De mandater la FNEC-FP FO 14 pour s’adresser aux autres organisations syndicales représentatives du département et aux associations de parents d’élèves afin qu’elles portent ces revendications en commun à tous les niveaux et notamment dans les prochaines instances académiques (CSA, F3SCT)
 De mandater 1 délégué qui portera ces revendications et y demander que soit organisée une initiative d’ampleur nationale avec les organisations syndicales qui souhaiteront s’y associer.

Voté à l’unanimité

Appel des personnels de la réunion sur l’inclusion scolaire systématique à l’initiative de FO